Marie dit : « Toute ma famille était pacifiste et partisane du rapprochement franco-allemand, mais à partir de 1936 nous avons attendu la guerre, inévitable. Tout de suite nous fûmes contre Pétain et nous refusâmes l’armistice dès le premier jour ».

En 1942, élève à l'école Normale de Sèvres, elle rejoint son fiancé Marc Zamansky, élève de l'Ecole Normale de la rue d'Ulm, dans le Réseau Mithridate dont il est le responsable pour la zone occupée. La Résistance fut une affaire de famille. Son père, Henri, responsable à la SNCF des bâtiments et des voies de chemins de fer informait Marc, son fiancé, de la circulation des trains allemands et des travaux entrepris par l’occupant. Sa mère, Marguerite, directrice d’école rue des Archives à Paris, fabriquait des «vrais faux-papiers » pour ses élèves juives, qu’elle accueillait dans son école. Son frère Marc, transportait des messages. Marie servait de « couverture » à son fiancé en repérage pour trouver des terrains propices aux parachutages.

Marc Zamansky est arrêté en juillet 43. Marie et ses parents, le 5 août 1943 en Corrèze.

Marie et sa mère sont internées à Limoges, puis à Rennes et enfin à Romainville. Elles sont déportées le 16 avril 1944 pour le camp de Ravensbrück où elles arrivent le 22 avril, dans le convoi des "35000". Pendant les premiers mois, elles furent des "Verfügbaren" c'est à dire "disponibles ».

En septembre sa mère devint « tricoteuse" en très bonne compagnie: mesdames Emilie Tillion, qui racontait chaque jour un pays différent, Piguet, Frère, Elie, Mère Marie, religieuse orthodoxe, Mère Elisabeth de Lyon et beaucoup d'autres. Marie qui ne voulait pas travailler pour la guerre, s’était engagée dans une Waldkolonne, bûcherons.

Marie et sa mère sont libérées le 22 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise et après quelques semaines en Suède elles rentreront en France le 25 juin 1945. Son père et son frère furent déportés aussi: Henri fut gazé à Hartheim. Marc, jeune séminariste, déporté à Auschwitz puis à Flossenburg où il mourut.

Son fiancé, Marc Zamansky, déporté à Mauthausen, Melk et Ebensee, est revenu. Marie et Marc se sont mariés en juillet 1945 et eurent huit enfants.

Marie faisait partie de l’ADIR, l’Association des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance et en fut administratrice de 1999 jusqu’à sa dissolution en 2005. »