Nous proposons, suite à la visite de la délégation du Comité international le 19 septembre 1991 à Ravensbrück :
d’enlever tout ce qui n’existait pas dans le camp au moment de la libération en 1945, comme tous les bâtiments, les murs et les terrains de sport construits par l’armée soviétique. Défrichage de tous les arbres qui ont poussé dans l’intervalle (bien que nous le regrettions !), mais il faut que le visiteur qui pénètre dans le camp soit saisi par son étendue et sa désolation, comme c’est le cas à Birkenau.
Le site où se trouvaient les baraques doit être recouvert de gazon, chaque baraque sera indiquée par une plaque portant son numéro. Nous proposons de prendre l’exemple de Dachau, où le plan des baraques est signalé par un petit mur de brique et les surfaces intérieures couvertes de gros gravier afin d’empêcher la pousse des mauvaises herbes. Les baraques importantes comme l’infirmerie, le bâtiment réservé aux nouveau-nés et celui où étaient administrées les punitions devraient être indiquées par des panneaux. Il en va de même pour l’endroit où se trouvait la grande tente, où les femmes, déportées à Ravensbrück depuis Auschwitz-Birkenau ont été contraintes de végéter dans des conditions affreuses.
Il faut également indiquer les surfaces où se trouvaient la cuisine et la salle d’eau. Dans la salle d’eau, les détenues étaient déshabillées dès leur arrivée et dépourvues de leurs effets personnels. On rasait également la tête de beaucoup d’entre elles. Le bureau du camp, champ d’activité de la gardienne chef (entre autres Thea Binz) et du directeur du camp pour les détentions préventives, se trouvait devant la partie la plus grande du bunker, dans une grande baraque. Ce lieu doit être également indiqué.
Les bâtiments situés dans la « cour d’industrie » doivent être conservés et pourvus de planches et de tablettes adéquates, afin de rappeler les conditions affreuses dans lesquelles les femmes durent s’astreindre aux travaux forcés (travail de nuit, soldat SS Binder entre autres)
Le portail du camp doit être remis dans son état original et - si possible – une baraque avec son « mobilier intérieur » doit être reconstruite.
Il faut voir ce que l´on peut conserver d’Uckermark, de Siemens, du camp de concentration pour hommes, des voies ferrées par lesquelles arrivaient les convois de détenus et le butin des SS. Les détenues étaient strictement surveillées lorsqu’elles devaient décharger et trier le butin en provenance de tous les pays occupés par les nazis. On peut attirer l’attention sur la solidarité de ces femmes qui risquaient leur vie pour ramener en secret des vêtements pour leur camardes qui avaient froid.
Réfléchir à ce qu’il doit advenir du quartier SS.
Ces propositions ont été élaborées par un groupe du Comité international de Ravensbrück sous l’égide de sa présidente, Rose Guerin. Y ont pris part d’anciennes détenues de France, de République Fédérale d´Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, d’Union soviétique, d’Autriche, de République tchèque et de Hongrie.